Couvertures de toit en bois
Jusque dans le courant du XIX^e siècle, le bois représente le matériau de couverture le plus utilisé. Un épicéa bien droit, à la veine serrée, abattu en bonne lune selon la science ancestrale des tavillonneurs, fournit des planchettes qui durent plusieurs décennies si elles sont préparées dans les règles de l'art, c'est-à-dire fendues sans blesser la veine du bois.

Anseilles
Les anseilles, de soixante centimètres de longueur et de deux cen timètres d'épaisseur, se posaient anciennement sans clous. Le mot bardeaux, qui les désigne en France et dans le Jura, est inconnu dans les Préalpes vaudoises. En 1837-1838, les taxateurs notent simplement « couvert en bois» pour les désigner. Ils indiquent spécialement la présence de tavillons cloués, perçus encore comme un luxe. Les toitures à deux pans à faible pente correspondent à l'utilisation des anseilles. Celles-ci sont simplement placées côte à côte sur un lattage chevillé aux chevrons. Pour les maintenir, des perches retenues par des crochets de bois fixés au lattage sont posées à intervalles réguliers et lestées de grosses pierres. Plusieurs anseilles récupérées lors de réfections portent des marques de famille légèrement gravées. Aidaient-elles les propriétaires à retrouver leurs anseilles respectives lorsque une tempête emportait les toits, ou servaient-elles plutôt à identifier les paquets confectionnés par un artisan donné?

Tavillons
Les tavillons, très minces planchettes de 40 cm de long et 10 cm de large, cloués à double recouvrement, supplantent peu à peu les anseilles. Ils permettent de couvrir des toits plus pentus et habillent élégamment arêtiers et cheminées grâce à la souplesse de leur utilisation. Ils servent également à protéger des parois exposées aux intempéries. Dès 1900, les règlements de l'Etablissement cantonal d'as surance contre l'incendie favorisent l'irruption des tôles et des plaques d'éternit là où les tuiles n'avaient pas encore supplanté les couvertures en bois. Cependant, l'art des tavillonneurs s'est maintenu dans les Préalpes. Il connaît même un renouveau dès 1980.Faites demi-tour.

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